Entrevue avec Anto Chamberland
Antonin, ou Anto pour les habitués est un snowboarder professionnel, père de famille, pompier, entrepreneur immobilier, et suite à sa participation dans le projet vidéo Ligne de rêve à Murdochville, il fait maintenant partie avec sa conjointe Sarah Bélanger de la famille des actionnaires du Chic-Chac. Son expérience, sa perspective d’athlète et son professionnalisme font de lui un joueur important dans l’évolution de l’entreprise. Il a pris quelques moments cette semaine pour nous parler de lui.
Fais-nous un parcours rapide d’où tu viens, de ta carrière;
Je viens de Sherbrooke et j’ai commencé à faire du snow quand j’avais à peu près 11 ans. Un peu plus tard que la moyenne des gars qui ont eu une belle carrière. Je ridais beaucoup en Estrie, à faire des petites compétitions, j’ai évolué ensuite dans des plus grosses compétitions à travers le Québec. J’ai aussi toujours filmé un peu avec mes amis, et ça a orienté ma carrière un peu plus tard vers les tournages.
Est-ce que t’as des moments mémorables?
Les moments clés, c’est probablement… ben chaque année a été mémorable, mais les moments clés sont autour de 2008, 2009 quand j’ai réussi à me qualifier pour le Shakedown où j’ai fini 3e dans la catégorie Pro, pis ça a débloqué en une belle opportunité, ça m’a fait réaliser que j’arriverai peut-être à quelque chose avec le snow. La même année, j’ai gagné le Snow Mission au Mont-Comi, qui était vraiment une grosse compétition à ce moment-là, j’ai commencé à filmer plus sérieusement des segments vidéo, j’aime vraiment tout l’aspect tournage, donc j’ai décidé de m’aligner juste là dessus. À partir de 2010, ça a été 10 ans à filmer des parts chaque année, et à faire le tour du monde et d’avoir de plus en plus un meilleur support de mes commanditaires, d’être plus productif et de tourner des plus gros projets. Ensuite, un de mes gros highlights en 2016 est d’avoir été invité à faire les X Games Real Snow, trois ans en ligne j’ai gagné des médailles pour la compétition de tournage des X Games. Aussi, autant que pour certaines personnes les médailles sont importantes, pour moi y a des choses comme d’apparaître sur la couverture d’un magazine, c’est un honneur incroyable, d’avoir la reconnaissance que la photo, les obstacles que t’as fait est à un point tel que l’éditeur voulait que ça soit la première chose que tu vois sur le magazine. J’ai fait 5 couvertures au total, autant la première que la dernière j’ai toujours trouvé ça très agréable.
En plus d’être un athlète professionnel tu es aussi pompier, qu’est-ce qui t’as attiré vers ce métier?
Pompier c’est assez simple, j’ai été traumatisé par le 11 septembre 2001. Quand c’est arrivé, j’étais dans une classe à l’école et on regardait en direct ce qu’il se passait, tout le monde avait peur et s’enfuyait, pis là t’as les pompiers qui sont à la recherche des survivants. Je trouvais ça incroyable et ça m’a rendu curieux sur le métier. Je trouvais que ça fittait bien avec ma personnalité, avec des défis à relever, ensuite ma carrière de pompier a comme donné un peu une direction à ma vie, dans le sens que quand t’essaies d’être pro en snow, tout le monde te dit, c’est pas une vie, tu réussiras pas etc… alors poursuivre une carrière de pompier c’était ma façon de dire, regardez je suis sérieux, j’ai le contrôle sur ma vie, je suis pas en train de l’échapper… mais sur le side, les fins de semaines et les soirs je faisais juste du snowboard, juste des compétitions, pis mes résultats de compés payaient mes études. Je voulais juste faire du snow et rien, rien d’autre. J’ai poursuivi ma carrière de pompier parce que je pouvais le faire, et ça faisait du sens de le faire. J’étais capable d’être pompier l’été, pendant que je faisais du snow l’hiver.
Aussi, en parallèle t’es entrepreneur immobilier, c’est quand même atypique pour un snowboarder de s’investir ainsi dès le début de ta carrière?
Oui, avec les années j’ai toujours été quelqu’un d’assez bon avec son argent… dans le sens d’avoir commencé à travailler jeune, puis d’avoir eu le besoin de travailler pour payer mes passes de saison, ces choses là pendant tant d’années, ça m’a donné une meilleure connaissance de la valeur de l’argent. J’ai travaillé tôt pour avoir les choses que je voulais. L’investissement immobilier ça m’a permis de placer mon argent d’une façon que ça allait me permettre de faire du snow, ou du surf plus longtemps dans ma vie, ou d’être plus libre financièrement. C’est pour ça que je me suis lancé dans l’immobilier, et d’y mettre tout ce que pouvais avec ma conjointe.
À l’automne dernier, t’es venu au Chic-Chac pour travailler sur le projet Ligne de Rêve. C’était ta première fois à Murdochville?
C’était ma deuxième fois à Murdochville, j’y étais allé en 2007 filmer un jump ou deux dans la mine, mais j’avais eu aucunement l’expérience de Murdochville ou de la Gaspésie. Donc, cet automne je suis revenu à Murdoch, au Chic-Chac travailler sur le mont York, pis c’était la première fois que je voyais le York, la première fois que je voyais bien la ville pis que je prenais le temps de bien la vivre, et la première fois que je rencontrais Guillaume Molaison (co-fondateur du Chic-Chac), que je découvrais sa vision, son ambition et sa personnalité. Que je voyais ce qu’il a bâti, et comment il l’a bâti. Beaucoup de choses se sont passées dans ma tête à ce moment-là.
Qu’est-ce qui t’as motivé à devenir actionnaire?
C’est beaucoup de choses, premièrement ma vie est basée sur le snowboard, le Chic-Chac, le York c’est de loin le meilleur snowboard au Québec. De loin. Ensuite, j’ai beaucoup aimé l’énergie et la motivation de Guillaume, ça me rappelle beaucoup mon énergie et ma vision des choses, donc je vois beaucoup de potentiel pour moi de m’amuser à Murdoch, au Chic-Chac et de participer à l’évolution du Chic-Chac, de pousser cette formule au prochain niveau et de partager cette expérience. Je peux pas croire qu’il y ai pas une meilleure renommée au Québec, le Chic-Chac c’est la meilleure place pour faire du snow dans l’est. Je veux qu’il y ait plus de personnes qui vivent cette expérience là.
Un autre volet, qui a beaucoup marqué Sarah et moi, est le côté familial de l’entreprise. De voir Guillaume et Eloïse profiter en famille des installations nous a amené à voir à long terme ce que nous pouvons faire vivre à notre famille et nos proches. De voir que des jeunes enfants peuvent vivre le York en famille démontre que tout est réfléchi pour accommoder tous les groupes d’âges. Le côté familial, les enfants et les prochaines générations sont tellement importants au yeux des propriétaires et autres actionnaires que les pistes sont nommées en l’honneur des enfants!
Ne manquez pas de visionner le projet qui à mené Antonin à découvrir tout le potentiel des montagnes en Gaspésie;
Le rêve de l’Est
Ce projet spécial a vu le jour grâce à Burton, en collaboration avec Tourisme Gaspésie, le Chic-Chac, Aviation Pascan et la boutique Alternative113.
Murdochville n’est pas qu’une ancienne ville minière, elle est aussi le paradis de la poudreuse dans l’est de l’Amérique du Nord. Depuis quelques mois, un projet ambitieux s’y trame. On arpente une montagne inexplorée au cœur de la chaîne de montagnes des Chic-Chocs, le Mont York, pour y créer une descente de hors-piste complètement inédite, en union avec la nature.
Pour Zach Aller, Anto Chamberland et Fred Lacroix, il s’agit d’un projet de rêve. Et l’ambition est à son paroxysme pour ces planchistes qui ont fait leur marque dans le monde du slopestyle et du street. « On a tous beaucoup voyagé pour le snowboard. On faisait de la compétition, mais en vieillissant, on a le goût de rider autre chose. Le snowboard ça n’arrête pas, ça évolue. Pour nous, la transition vers le backcountry s’est faite naturellement », mentionne Zach.
« Nous voulons que ce soient les plus belles images de poudreuse jamais filmées au Québec! Que ce soit 100% soul snowboarding, ajoute Zach. Nous sommes des pros, mais aussi des amis. Nous souhaitons partager ce moment ensemble, le vivre intensément et transmettre notre passion. Nous avons la chance d’avoir des territoires exceptionnels ici, il faut les mettre en valeur. Ce sera très spécial comme expérience, aussi bien émotive qu’extrême à l’exécution. »
Les athlètes seront reçus par la Gaspésienne Mylaine Robichaud a.k.a. « la snowbum de l’Est ». Infirmière à temps partiel et adepte de hors-piste à temps plein, elle fait entre 75 et 100 sorties par année. Mylaine est également guide pour le Chic-Chac, patrouilleuse et formatrice en médecine hors-piste. Mylaine est non seulement passionnée par son sport, elle est aussi passionnée par sa région. Nos trois planchistes n’auraient pu espérer meilleure partenaire sur ce projet.
L’équipe de production a eu carte blanche sur une partie du domaine skiable appartenant au Chic-Chac, une entreprise locale spécialisée dans le tourisme d’aventure. Observation de la nature environnante, des dénivelés, des angles, de la vitesse potentiellement atteignable, tout a été calculé. « Souvent, les pistes sont construites sans les recommandations et attentes des planchistes. Mais cette fois-ci, la ligne sera bâtie par nous, pour nous. Un rêve! », mentionne Anto qui a déjà passé plusieurs semaines en Gaspésie pour préparer le terrain.
Armés de caméras, de snowboards, splitboards, et de l’équipement nécessaire pour assurer la sécurité de tous, Zach, Anto, Fred, Mylaine, ainsi que l’équipe de JACKALOPE.TV et de Burton ont franchi le Mont York le 6 février dernier pour vivre une expérience épique qu’ils vous partagent sur jackalope.tribu.co, Facebook, Instagram et Tik Tok.